Qu’est-ce que l’Accélération Applicative ?

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L’ « Accélération Applicative » ou « Optimisation WAN » est un sujet maintenant très mature sur le marché et qui possède ses « Magic Quadrant » chez les analystes depuis bientôt 10 ans (domaine WOC = WAN Optimization Controllers). Néanmoins, cette technologie peut encore relever de la magie pour qui n’est pas un spécialiste du mariage entre le réseau et les applications qu’ils véhicules à l’aide d’une multitude de protocoles.

L’objet de cet article est de :

1. démystifier par un peu de lumière cette « magie » technique

2. vérifier quel bénéfice on peut tirer de cette technologie en fonction de son environnement IT

L’Optimisation WAN : l’art de conjuguer 4 fonctions de haut niveau

Les 4 fonctions que l’on trouve dans les solutions d’Optimisation WAN avec des degrés variables de pertinence en fonction des éditeurs sont les suivantes :

  1. La Réduction de Données : c’est le but premier, le plus ancien et le plus connu, soit véhiculer le moins de volume de données possible. Cela fait appel à de la compression (LZ, type Zip) en dernier ressort, mais généralement avant, on trouve aussi de la compression par dictionnaire (une séquence d’octets déjà passée est « rangée » en mémoire et indexée et à la prochaine occurrence, on ne véhicule plus que son index), voir le caching d’objet tels que les fichiers en entier sur des mémoires pouvant s’étendre sur des disque dur entiers.
  2. L’Accélération TCP : c’est une avancée plus subtile dans l’intelligence de la solution qui sera maintenant capable de comprendre et parler le protocole TCP afin d’en dépasser les limites. En effet, les nombreux algorithmes de TCP (tel que le Slow Start, Congestion Avoidance, Ack/Sack, xmit/receive Window…) peuvent en limiter les performances et un certain nombre d’optimisations sont possibles selon les conditions du réseau. Le boitier d’optimisation de part et d’autre du réseau va parler TCP en local avec le client et le serveur et optimiser son protocole de transport sur le WAN.
  3. L’Accélération Applicative : cette fois, c’est dans l’intelligence du dialogue applicatif entre le client et le serveur que les solutions d’optimisation vont immiscer. Il s’agit comme pour TCP en couche 4, de parler cette fois HTTP, CIFS (transferts de fichiers Microsoft), Lotus Notes, MS-SQL, MS Exchange… au niveau 7. On évite ainsi à certains bavardages applicatifs intempestifs de traverser le réseau tout en proposant des optimisations propres à l’application (préchargement de mails ou de pages web, désactivation de compression pour un meilleur effet du caching…). C’est la fonction la plus délicate puisqu’elle est spécifique pour chaque application. Elle témoigne donc du niveau technologique de l’éditeur dans ce marché.
  4. La gestion de la Qualité de Service (QoS) : il s’agit de prioriser les flux des applications à travers les goulots d’étranglement du réseau. Cela couvre le simple traffic shaping limitant ou réservant de la bande passante, mais aussi et surtout, la gestion habile des Classes de trafic applicatif avec différentes gestions des queues assurant la minimisation de la latence, la garantie de ressource par session utilisateur ou l’écoulement de petits paquets face aux plus gros. C’est un autre domaine subtile où le niveau technologique transparait.

Evidement, ces 4 domaines ne sont pas couverts au même niveau par tous les éditeurs. Chacun ayant ses domaines de prédilections et donc des forces et des faiblesses qui les rendent plus ou moins pertinentes selon le contexte du SI.

Si Riverbed peut se targuer de faire la course en tête depuis plusieurs années et dominer le marché et l’innovation technologique du secteur avec ses Steelhead, il n’est pas nécessairement le plus pertinent lorsqu’on s’intéresse de prêt à la QoS par exemple, on peut alors citer StreamCore ou IPanema en la matière. La métrologie des flux, permettant une bonne visibilité à des fin d’optimisation continue et de diagnostic, nécessite aussi par exemple l’adjonction d’une gamme de produits Riverbed Cascade aux Steelhead, là où d’autres se veulent « tout en un », peut-être pas au même niveau fonctionnel, mais pas au même tarif non plus.

Il apparait donc important de choisir la bonne technologie d’éditeur correspondant à son contexte applicatif.

L’Optimisation WAN… pour optimiser quoi ?

Voici les domaines d’optimisation classiques et pertinents pour lesquels on peut faire appel à l’optimisation WAN :

Augmenter la bande passante

C’est la référence, le réflexe, l’idée de base derrière l’optimisation WAN. Bien, mais tout dépend quoi et où !

En moyenne lourde d’un mix applicatif « classique » d’entreprise ou d’administration, on parle de x2 à x4 d’augmentation en bande passante virtuelle. Mais c’est un peu court comme argument à mon avis. En effet…

Ca dépend où ? En France, la bande passante des accès (Internet, MPLS ou Ethernet) n’est pas très chère, le SDSL et la Fibre sont assez largement disponible. Un rapide calcul montre qu’il n’y a pas de retour sur investissement à investir dans des boitiers d’optimisation WAN sur chacun de ses sites sur le seul critère de la bande passante, par rapport à un doublement (voire plus) de la bande passante réelle du réseau. A l’inverse, à l’international dans des régions mal couvertes ou pire nécessitant des liens satellites, le prix de l’accès justifie son optimisation par une solution dédiée.

Ca dépend quoi ? Vos applications, messagerie et accès Internet compris, sont véhiculés via Citrix ou MS-Terminal Service ? alors vous aurez 15% d’optimisation de bande passante au mieux ! Tout ça pour ça ? A l’inverse, si vous partagez des fichiers, une messagerie et/ou un accès Internet centralisés… alors avec x3 à x10 en bande passante virtuelle, on s’y retrouve vite.

Contourner la distance et la latence

Les liens longue distance induisent de la latence (même à la vitesse quasi lumière, un transatlantique ? 80 millisecondes aller-retour). La latence dégrade la performance de certains protocoles (TCP) ou applicatifs (CIFS en tête).

L’accélération protocolaire et applicative des solutions d’optimisation font alors merveille, il faut le reconnaitre. Si vous vous déployez à l’international en gardant un datacenter unique… pensez-y.

Consolider les serveurs en Datacenter

Il s’agit probablement d’une évolution IT déjà du passé, mais c’est surement elle qui a fait la fortune de l’optimisation WAN. Mettre des serveurs centraux et du réseau plutôt que des serveurs locaux pour optimiser les coûts, c’est largement démontré. Mais pour garantir la performance aux utilisateurs devenus distants de leurs données… l’optimisation WAN a aussi fait ses preuves. Citrix aussi d’ailleurs, c’est donc là qu’il convient de savoir quelles sont les applications du réseau pour connaitre le bénéfice exact de l’optimisation WAN.

Améliorer les temps de réponse des utilisateurs

On pourrait même dire : garantir les temps de réponse des applications clés aux utilisateurs.

Car la bande passante optimisée fait plaisir au responsable réseau et réduit la durée des téléchargements, l’optimisation de la latence permet à des applications de fonctionner à distance, mais tout cela peut encore mal se passer… Mélangez la VoIP, les transferts de fichiers et une application transactionnelle ou sous Citrix dans le même tuyau et ça peut vite donner quelques réunions de crise avec des transferts de patates chaudes !

Associer les bénéfices précédents à de la gestion de QoS des flux est primordial. Car si vous prenez une solution d’optimisation WAN pour tirer le meilleur parti de toute votre bande passante, mais qu’au passage, vous écrasez les petites transactions de l’AS400 ou congestionnez une sessions Citrix, c’est potentiellement désastreux.

Certaines applications doivent être protégées des débordements ou de l’égoïsme d’autres, à fortiori. Et donc, on ne coupe pas à gérer des classes de service et des mécanismes de QoS associés quand on s’intéresse aux temps de réponse des utilisateurs. Transactions, VoIP, Client Léger sont des mots clés qui peuvent vous permettre de vous poser la question de l’optimisation WAN et de la QoS.


En conclusion, comme d’habitude, il n’y a pas de magie, mais en fonction du contexte du SI, des choses très impressionnantes et rentables sont possibles. Mais une fois de plus, on ne peut pas améliorer ce que l’on ne mesure pas. Nos experts peuvent vous aider à prendre les bonnes décisions.

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